my absolute darling gabriel tallentRésumé : 

A quatorze ans,Turtle Alveston arpente les bois de la côte nord de la Californie avec un fusil et un pistolet pour seuls compagnons. Elle trouve refuge sur les plages et les îlots rocheux qu’elle parcourt sur des kilomètres. Mais si le monde extérieur s’ouvre à elle dans toute son immensité, son univers familial est étroit et menaçant : Turtle a grandi seule,sous la coupe d’un père charismatique et abusif. Sa vie sociale est confinée au collège, et elle repousse quiconque essaye de percer sa carapace. Jusqu’au jour où elle rencontre Jacob, un lycéen blagueur qu’elle intrigue et fascine à la fois. Poussée par cette amitié naissante,Turtle décide alors d’échapper à son père et plonge dans une aventure sans retour où elle mettra en jeu sa liberté et sa survie.

Mon avis :

Turtle, Cracotte, de son vrai nom, Julia Averston vit seule avec son père.Cette jeune fille de 14 ans sait manier le fusil comme un as! Elle a été élevé à la dure, par un père porté sur la bouteille, associal, une sorte de paria de la société!

Turtle n’a pas d’amis, elle est plutôt renfermée surtout qu’elle ne vit pas avec les mêmes codes que les autres collégiens.Habillée en militaire, quand elle rentre chez elle, c’est dans ce que j’imagine être une cabane/taudis plus qu’une maison. Pas de meuble, pas de lit, elle vit en permanence dans la survie quotidienne et survie dans la nature. Elle parcourt la forêt pieds-nus, armes à la main et peut marcher des heures durant. Son père l’élève à sa façon, dans le dénuement et la brutalité. C’est son quotidien, sa normalité, jusqu’au jour où elle rencontre Jacob. Cela va bouleverser sa vie, ses pensées et réveiller sa conscience.

Quand j’ai commencé la lecture, je n’ai pas compris en quoi se roman pouvait être dur et choquant. Ok, Turtle vit dans la pauvreté, en marge de la société avec un père sombre qui attend l’Apocalypse, et après? Justement, c’est après et au fil des pages que je découvre avec effroi à quel point Turtle vit sous l’emprise d’un homme tourmenté et pervers. Je prends pleinement conscience de la perversité de cet homme, de son emprise sur sa fille. Les rapports entre eux sont plus que malsains, ils sont incestueux. Les rares dialogues qu’ils ont ensemble sont ponctués de vulgarité. D’ailleurs violence et vulgarité ponctuent le livre.  Turtle subit et heureusement son grand père apporte un peu de répit dans sa vie.

Sa rencontre avec Jacob va la réveiller, va la faire réagir et surtout va la faire se questionner sur elle, sur sa vie, sur ce qu’elle veut. De là, tout va s’accélérer, tout va aller crescendo… De l’amour à la haine à la folie, il n’y a qu’un pas…

Oui, je peux le dire, j’ai pris une claque avec ce roman sombre. Si je ne m’étais pas attachée au premier abord à Turtle que je trouvais froide et inamicale, j’ai commencé à me prendre d’affection pour elle et avoir envie de la protéger. Ce personnage plein de courage et d’envie de vivre m’a bouleversée. Et j’ai détesté son père.

Ce roman parle d’amour (oui, oui) et de haine, de force, d’espoir, de confiance en soi, en la vie, d’inceste mais aussi de résilience. Turtle vit une étape de sa vie où elle s’affranchie de son père pour vivre sa vie. Ce n’est pas un chemin facile surtout que plus j’ai avancé dans ma lecture, plus j’ai eu mal au ventre et j’ai été en colère. Et si vous croyez que vous avez tout lu, détrompez-vous, les derniers chapitres sont encore pires!!!

L’auteur décrit tellement bien les scènes, que je me suis vue dans une sorte de jungle et j’avais mal pour Turtle. Malgré la violence de l’histoire, l’écriture reste fluide et l’auteur arrive à nous faire sentir la douleur!

Ce roman est fort, puissant, extrêmement dérangeant et prend aux tripes. A ne pas mettre entre toutes les mains.

Je remercie Léa du Picabo River Book Club et les Editions Gallmeister pour cette découverte.