Le miel du lion Matthew Neill NullRésumé : 1904, Virginie-Occidentale. Des dizaines de milliers d’hectares de forêt sont réquisitionnés pour le compte d’une compagnie industrielle sans foi ni loi. Pour des raisons qu’il veut garder secrètes, Cur Greathouse a fui la ferme familiale et rejoint les rangs des « Loups de la forêt », ces bûcherons venus des quatre coins du monde dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais face à la dureté du quotidien, ils s’organisent en un syndicat clandestin, et tandis qu’une grève se prépare, Cur doit choisir : mener la rébellion ou trahir ses camarades.
Entre un pasteur désabusé, un colporteur syrien idéaliste et une veuve slovène devenue une activiste engagée, c’est une formidable galerie de personnages que fait vivre Matthew Neill Null, tout en offrant une réflexion bouleversante sur la destruction de l’environnement par l’homme. Entre racisme, préjugés, cupidité, lutte des classes et loyauté, ce portrait d’ une société aux prises avec ses pires instincts résonne d’une humanité poignante. Un premier roman noir et lyrique à la fois qui révèle une voix impressionnante, dans la lignée de Flannery O’Connor et Tom Franklin.

Mon avis :

Début du XXème siècle, dans les forêts de Virginie Occidentale, les Loups de la forêt s’activent pour abattre un maximum d’arbres. Ces bûcherons viennent de tous les coins du monde pour gagner leur vie. Il s’avère que les conditions de travail et la vie sur place sont très difficiles. Un syndicat se crée alors…

Le miel du lion, c’est une plongée dans la vie de ces hommes et de ces femmes de tous horizons. Dans une époque à la fois en construction, et en dévastation de la nature à grande échelle. Une époque d’après guerre de Sécession qui était encore difficile.

J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire et j’ai ouvert et fermé plusieurs fois le livre avant d’atteindre la page 50. Je me suis d’emblée perdue entre les 2 périodes abordées : les premières pages sont ainsi consacrées à la guerre de Sécession pour aborder la vie des futurs hommes politiques de la ville. Ensuite, je me suis à nouveau perdue avec le nombre de personnages. Il m’a fallu du temps pour avancer. Puis j’ai commencer à en différencier certains : Cur, Neversummer, Grayab, Seldomridge, McBride, Vance et son fils Amos, Caspani, Zala Kovac ou encore Sarah…Il y en a encore tant et tant…

Je reconnais que c’est un roman riche en histoire, en informations et en détails.C’est vraiment bien écrit mais bien trop fourni à mon goût. C’est en milieu de lecture que j’ai commencé à éprouver un certain attachement pour certains personnages. Notamment celui de Cur qui est celui qui est le plus mis en avant. C’est un de ceux dont l’auteur apporte le plus de détails sur sa vie d’avant la Forêt.Je le vois comme le fil rouge de l’histoire. Les hommes et les femmes ont chacun un passé qui les a amenés dans cette ville. Les hommes sont taiseux et durs comme du roc. Aucun d’entre eux n’évoque ses faiblesses devant les autres.Seul compte le travail et quelques pièces de salaire.C’est ce milieu dur et hostile qui amène à une révolte sourde. Une poignée d’hommes crée un syndicat et se mettent alors en danger.

Le syndicat et la forêt sert de fond à ce roman pour dépeindre une galerie de portraits différents. Ce roman aborde les thème de l’immigration (des polonais et des italiens ont quitté leur pays pour du travail et pour entrevoir un meilleur avenir pour leur famille.); du racisme (les noirs et les immigrés sont encore moins bien payés et font les corvées les plus basses), des conditions de travail pour une vie de misère, et la déforestation (la Compagnie continue de couper des arbres alors qu’il n’y a plus de demande).

Le résumé m’a donné envie de lire ce roman, et je ne regrette pas d’avoir insisté dans ma lecture car j’ai découvert une période sombre de l’histoire et les premiers syndicats. Cela m’a rappelé mon grand-père, immigré italien, travaillant à la mine et syndicaliste et dont ma mère me racontait que des collègues à lui étaient morts parce qu’ils luttaient dans le syndicat de la mine dans les années 1940…

Des passages plus calmes, plus intimistes dans la vie de certains personnages apportent une accalmie dans un mouvement trop dense. Malgré mes difficultés, c’est un roman que j’ai aimé lire. Je pense que je n’ai pas su apprécié le roman dans sa globalité tellement j’essayais de mémoriser qui était qui. Il mériterait une deuxième lecture.

Je remercie Léa du Picabo River Book Club et les Editions Albin Michel pour cette lecture. Ce roman fait partie de la collection Terres d’Amérique.