Le destin de Cassandra Anna JacobsRésumé : 1861. Le Lancashire subit la crise. Privées de coton, les filatures ferment une à une en Angleterre, plongeant la population dans la misère.
Cassandra Blake, ses trois sœurs cadettes et leur père Edwin tentent malgré tout de faire face à l’adversité. Mais la mort du patriarche vient tout bouleverser.
Leur oncle Joseph décide de prendre ses nièces sous son aile, malgré l’opposition de son acariâtre épouse, qui commandite en secret l’enlèvement de Cassandra. Elle menace alors ses sœurs de faire subir à la jeune femme les pires sévices si elles ne quittent pas le pays…
Contraintes de dire adieu à leur Lancashire natal, elles embarquent pour l’Australie. Les quatre sœurs parviendront- elles à se retrouver à l’autre bout du monde, et à construire une vie nouvelle ?
Une saga au souffle puissant, qui nous entraîne dans une Australie encore sauvage, ou tous les rêves sont permis.

Mon avis : Angleterre, 1861. La famille de Cassandra  est une famille aimante et unie.Cassandra et ses 3 soeurs vivent avec leur père Edwin. Bien que faisant parti de la classe ouvrière dans une filature, il lit beaucoup, apprend le grec et ses 4 filles sont instruites et cultivées. Avec la crise du coton, tous les membres de la famille perdent l’un après l’autre l’emploi qui aider à faire vivre le foyer. Cassandra et ses soeurs sont vaillantes, courageuses et font face, surtout quand leur père a une attaque. Quand il finit par décéder, le frère de son père décide de prendre soin de ses nièces et c’est sans compter sur son acariâtre épouse qui se révèle particulièrement retord.

Cette dernière fait enlever Cassandra et se débarrasse des 3 soeurs en les envoyant en Australie. Croyant avoir détruit Cassandra, elle jubile jusqu’à ce qu’elle apprenne que celle-ci a disparu. En effet, grâce au pasteur de sa paroisse et sa femme, qui ne la jugent pas après son malheur, elle embarque elle aussi sur le bateau pour l’Australie.

Ce roman regroupe de nombreux thèmes. J’ai tout d’abord découvert une période sombre de famine et de misère en Angleterre conséquence de la guerre de Sécession. En effet, suite à la guerre, il y  a eu la crise du coton et plus d’acheminement de matière première pour les usines de filatures anglaises.

La soupe populaire a donc été mise en place par le clergé et servi par les dames de la bourgeoisie. Toutefois, j’ai été choquée par la façon dont était considéré ceux qui n’avait plus rien comme des pestiférés. Notamment le clergé qui maltraite les pauvres sous couvert de religion!  (Ces passages m’ont mis en colère!). Les « bourgeoises » ne tolèrent pas que les 4 soeurs aient chacune un prénom ne correspondant pas à leur rang social et les renomment!  Elles n’acceptent pas non  plus qu’elles soient cultivées et instruites (elles sortent de leur rang).

Heureusement, sur leur route, les soeurs restent toujours unies et feront des rencontres qui leur permettront de voir un peu de lumière dans leur quotidien sombre comme Reece qui développe des sentiments pour Cassandra mais qui ne voit pas d’avenir s’ils venaient à se marier, Livia cette jeune bourgeoise qui est très ouverte d’esprit et qui apprend à connaître Cassandra…

La plus grosse partie du livre se déroule en Angleterre. Tous les personnages féminins sont très forts et indépendants. Même les personnages secondaires sont hauts en couleurs. Tous sont très bien décrits. C’est ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce roman : le côté « féministe » pour l’époque qui se dégage fortement de l’histoire. La condition de la femme à cette époque est souvent mise en avant surtout concernant les « femmes de rien » qui s’adresse à toutes les femmes sans maris, pauvres, élevant des enfant sans pères, et prostituées. Une femme pouvait très vite avoir ce statut surtout si elle était surprise en galante compagnie…

Dans ce ce roman, vous ne trouverez pas le riche gentilhomme qui tombe éperdument amoureux de la petite pauvre…C’est ce qui m’a plu. Les codes du roman d’amour historique sont modifiés. D’autant plus qu’en Australie, même un jeune homme issus du monde rural peut devenir quelqu’un! Et C’est un nouveau monde que nous découvrons en fin de roman avec des rebondissements et des secrets qui n »attendent qu’à être révélés certainement dans le tome 2 qui sort le 8 janvier 2018! (j’ai hâte!).

Si ce roman a un air de ressemblance avec ceux de Tamara McKinley et Sarah Lark (les reines du genre que j’adore lire), c’est juste un petit air. En effet, même si l’on retrouve des drames, ils ne sont ni amplifiés ni redondants. Les personnages me paraissent plus « vrais » avec des histoires personnelles plus réalistes et j’ai été encore plus touchée par l’écriture de Anna Jacobs.

J’ai passé un moment de pur bonheur et d’évasion littéraire avec Le Destin de Cassandra et j’ai hâte de lire la suite. C’est un roman que je vous conseille si vous aimez ce genre. Je remercie Les Editions Archipel pour cette merveilleuse lecture.