Le bruissement du papier et des désirs, Sarah McCoyRésumé : 1837, île du Prince-Édouard, au large du Canada. Marilla Cuthbert, 13 ans, mène une vie tranquille dans le cadre enchanteur de la campagne, avec ses parents et son frère aîné, Matthew. À la mort brutale de sa mère adorée, Marilla se jure de veiller toujours sur son père et son frère.

Cette décision va entraîner sa vie entière. Désormais, elle se consacrera aux autres. Sacrifiant son amour pour John Blythe, elle décide de se battre auprès des plus démunis, les orphelins en particulier. Visionnaire, elle se révolte contre les mœurs de son temps et rejoint les rangs d’anciens esclaves affranchis afin que soit abolie la traite des Noirs. Mais ce combat pour la liberté a un prix : l’hostilité croissante de l’ordre établi. Chaque jour qui passe fait courir à Marilla un danger sans cesse plus grand.

Le récit d’une femme libre qui s’engage pour le bonheur des autres.

Mon avis : Dès la première page, le lecteur apprend que ce roman retrace l’histoire de Marilla tiré du roman Anne…la maison aux pignons verts. Pour les connaisseurs, on retrouve Marilla juste avant qu’elle se décide à prendre un orphelin pour travailler à la ferme. Donc juste avant de recevoir la jeune Anne. Pour les non connaisseurs, il y a actuellement sur Netflix, la série Anne with a « E ». On retrouve donc Marilla et son frère Mathew depuis leur enfance quand ils avaient encore leurs 2 parents. Et au fil des pages, on comprend pourquoi et comment, Marilla est une femme célibataire, endurcie, de caractère plutôt froid et rêche aux premiers abords. Il en est de même pour son frère Mathew.

J’ai apprécié découvrir Marilla bien que je l’ai trouvé (souvent) têtue comme une mule et bornée! J’ai été agréablement surprise de découvrir une femme moderne et avant-gardiste dans ses prises de positions audacieuses dans ce monde d’homme. J’ai aimé la voir s’imposer tout naturellement, sans forcer, juste avec sa prestance, sa maturité et une forme certaine de sagesse. Toutefois, qu’est ce que j’ai pu râler de la voir rejeter l’amour par orgueil et entêtement! Malgré cela, j’ai vu en elle sa grande force et sa pudique faiblesse. C’est d’ailleurs pareil pour son frère Mathew, qui vit la même chose (en étant toutefois plus effacé). Ce sont des taiseux à une époque où on ne parle pas de ses sentiments, où on ne parle pas de soi.

L’auteure, Sarah McCoy a une belle écriture qui m’a embarqué de suite dans la vie de Marilla, de Mathew et des habitants du village. Elle aborde le thème de la dure vie à la ferme et de l’esclavage, notamment par l’aide apporté aux esclaves en fuite et les risques encourus. Je ne développe pas plus pour ne pas spoiler. Je me suis laissée porter par ce roman qui retrace les années qui passent, les temps qui changent. Cette lecture m’a touchée (peut-être parce que je connaissais la référence de la maison aux pignons verts).

Je remercie les éditions Michel Lafon pour cette lecture qui va me faire voir autrement le personnage de Marilla dans la série que je suis en train de suivre.