milles femmes blanches jim fergusRésumé : En 1874, à Washington, le président Grant
accepte la proposition incroyable du chef indien
Little Wolf : troquer mille femmes blanches
contre chevaux et bisons pour favoriser l’inté-
gration du peuple indien. Si quelques femmes
se portent volontaires, la plupart viennent en
réalité des pénitenciers et des asiles… l’une
d’elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie
de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un
puissant guerrier, elle découvre les combats
violents entre tribus et les ravages provoqués
par l’alcool. Aux côtés de femmes de toutes
origines, elle assiste à l’agonie de son peuple d’adoption…

Mon avis : Le gouvernement américain décide une opération de grande envergure : celle d’envoyer 1000 femmes blanches aux indiens afin de les sociabiliser, de les civiliser. Les indiens acceptent en l’échange de 1000 chevaux. Ils voient dans cet échange, l’occasion de repeupler le peuple cheyenne. Le 1er convoi de femmes de cette mission se prépare et les femmes sont « recrutées » via une annonce mais encore dans les prisons ou asiles. Des femmes de tout horizon se retrouvent alors et font connaissance dans le train qui les mène dans le Grand Ouest Américain, dans leur nouvelle vie. Elles vont toutes épouser un cheyenne, enfanter et vivre au sein du peuple cheyenne…

On fait connaissance avec la narratrice May Dodd, la première à avoir écrit un journal sur cette épopée secrète, et dont l’un des descendants a découvert un carnet. Lui seul a pris les « rumeurs » sur cette ancêtre de la famille au sérieux. A travers ses écrits, j’ai découvert une série de portraits de femmes toutes très différentes et venant de « monde » différent. Malgré le nombre de personnages, je n’ai pas eu de mal à me souvenir de tous car chacune et chacun des personnages a un caractère bien différencier et un rôle au sein de l’histoire.

J’ai aussi découvert, au même rythme que les femmes blanches, le mode de vie et la culture indienne. Les femmes ont plus ou moins bien s’adapter entre la barrière de la langue et surtout la barrière culturelle. Certaines d’entres elles arriveront même à passer outre, de même pour les les indiens. Elles découvrent un peuple ouvert aux différences, à l’écoute de la nature, et elles commencent à dépasser leurs peurs…

Je ne sais pas si c’est voulu par l’auteur Jim Fergus, mais il fait la part belle au féminisme. En effet, même si les femmes sont « échangées » comme des objets, même si elles vivent de nombreux traumatismes, l’auteur met à l’honneur le courage et la force des femmes. Elles découvrent une indépendance qu’elles n’auraient jamais cru possible dans leur vie chez les blancs. Il sait très bien écrire et décrire les pensées des femmes et notamment de la narratrice May Dodd.

Malheureusement, ce roman décrit aussi très bien la supprématie des blancs qui ne souhaitent que se débarrasser des indiens, premiers habitants du continent. L’extermination est en marche pour ce peuple vivant en symbiose avec la nature. Le déclin de ces peuples indiens, notamment par la disparition des bisons (leur matière première pour tout, la nourriture, l’habillement…) et par l’alccol qui, détruit le cerveau et le raisonnement des hommes (très bien décrit encore dans une scène horrifique!) m’a bouleversée tout comme la résilience des femmes et du peuple.

Depuis toute petite, j’aime les histoires de cow boy et d’indien, de pionniers…Je dirais que c’est en grande partie grâce à Eddy Mitchell et La Dernière Séance, dans laquelle il nous présentait de nombreux westerns. Mille Femmes Blanches était dans ma Pile à Lire (PAL) depuis un moment déjà et je me demande pourquoi je ne l’ai pas lu plus tôt.

Comme vous l’aurez compris, j’ai adoré ce roman qui, contre toute attente est un vrai « faux journal ». L’écriture a su me transporter dans une autre époque très facilement. L’histoire semble tout à fait réaliste y compris des passages plus difficiles de l’histoire sans être apitoyante et larmoyante même si j’ai versé ma larme…D’ailleurs, je me suis plongée dans la suite presque de suite (j’ai lu un autre livre entre temps) et j’ai lu La Vengeance des Mères…